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Paysages d'Hesitation (2016)

HD Video-Couleur. Espagnol, sous-titres en français. 16 min

"Quand je regarde un paysage, je ne puis me défendre d’en voir tous les défauts. Il est heureux pour nous, toutefois, que la Nature soit si imparfaite, car, autrement, nous n’aurions pas d’art. L’art est notre protestation ardente, notre vaillant effort pour enseigner la Nature sa vraie place. Quant à l'infinie variété de la Nature, c’est un simple mythe. On ne saurait la trouver dans la Nature elle-même, mais dans l’imagination, la fantaisie ou la cécité cultivée de l’homme qui la regarde."


-Oscar Wilde, Le Déclin du Mensonge.
 

Paysages d’Hésitation a mis en place une expédition à la recherche de cette ville en se tenant à distance du but de la trouver. Ce projet s’est focalisé sur l’intention d’enregistrer un parcours répondant à la question : Que voit-on lorsqu’on regarde quelque chose dont on sait que l’existence n’est pas certaine ?

C’est un voyage vers le fictif, où la mise en scène d’un scénario tendant à rendre réel l’existence des lieux abstraits par la mise en place d’une re-signification de notre notion du paysage. Cette recherche explore la construction d’un artifice qui a placé un mythe comme un antécédent et qui se pose des questions sur la représentation. Le spectateur reconnaît ce qu’il a appris à regarder, tant l’existence d’un lieu est déterminée par les images qu’on en a, car, comme nous l’avons souligné, la signification du paysage et subordonnée à l’œil qui la regarde.

Dans Paysages d’Hésitation, j’essaie de modi er le sens de la rhétorique du paysage et ses régimes de signification, à partir d’une histoire qui se déroule dans le nulle part, c’est-à-dire, qui prend place dans un territoire sans position géographique ponctuelle. C’est au travers de sa condition générique que nous pouvons nous l’approprier. La Terre de Feu est un vaste territoire, qui dans le cadre de ce projet, contient le “nulle part” ou autrement dit, qui est censé à devenir le “nulle part”.

Le récit de la vidéo vise à devenir une narration silencieuse, en montrant le parcours d’un groupe d’anonymes dont le but est de générer un univers où les succès et les échecs de la recherche d’un lieu se croisent en une sorte de réalisme magique sceptique. Cela tant qu’on ne s’attache qu’à la réalité matérielle et objective à partir d’une négation “poétique” d’elle-même, à travers une conception magique qui, par contre, n’arrive pas à se matérialiser.

Avec la vidéo, on ne voit que ce qui a déjà été vu, et on le voit comme il doit être vu. La vidéo fait devenir vraisemblable l’expérience, et la ville devient donc plausible à partir de la symbiose entre les images réelles et imaginaires. C’est par l’analyse de ces croisements entre utopie et réalité, fiction et vérité qu’est rendue possible une révision visuelle de l’histoire de ce mythe.

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